En kongelig affære (A Royal Affair), de Nikolaj Arcel

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★★★★★

Un des plus beaux films que j’ai vu ces dernières années, et le plus beau film de ce début d’année. Poétique et sublimé par des acteurs, des plans, des costumes, des décors, la musique. Le trio de tête est captivant et magnifique, et le film n’est pas du tout manichéen comme il semble l’être de primes abords. Le roi est tout aussi émouvant que la reine et le médecin, qui partagent une magnifique histoire d’amour. Et puis ce casting absolument divin. En conclusion, c’est une véritable surprise pour moi, de découvrir un si bon film film d’époque, mais qui se trouve être danois. Ça va certainement être un déclic pour m’ouvrir davantage au cinéma européen autre qu’anglais et français. Et je ne par le même pas de la découverte historique que ce film m’apporte qui est aussi une analyse de l’influence des Lumières. Une claque.

Silver Linings Playbook, de David O. Russel

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★★★★☆

Un excellent film que je ne m’attendais pas à aimer à ce point. En effet, après avoir vu la bande-annonce et lu le synopsis, je m’attendais à quelque chose de totalement atypique certes, mais beaucoup trop. Je ne voyais pas en quoi c’était pertinent et encore moins pourquoi les acteurs et le film avaient reçu tant de nominations pour une simple comédie romantique. J’ai un peu mieux compris en le voyant :

Ce film est drôle, pas moraliste, mais aussi extrêmement émouvant grâce à des personnages qui le sont tout autant, car malades et bipolaires, mais surtout totalement humains et donc attachants. Et c’est rare de voir autant d’authenticité dans un film américain, surtout romantique. Il apporte donc une nouvelle vision de l’Amérique, plus pauvre, moins édulcorée et idéalisée que celle qu’on a l’habitude de voir dans les films et séries tv. Il est aussi pertinent dans son approche des maladies comme la bipolarité ou la dépression, même si cet aspect est moins important dans la seconde partie.

Du côté des casting, c’est un sans-faute là aussi. Bradley Cooper est surprenant car à fleur de peau, plus fragile, mais aussi beaucoup moins classe qu’à l’habitude. Jennifer Lawrence est elle aussi surprenante car malgré un rôle vulgaire, exubérant et vraiment pas facile, elle reste très belle. Elle a reçu un Oscar, et même si je suis contente pour elle car je l’adore, que c’est un moyen de confirmer son immense talent, et parce que c’est un ovni : enchaînant les rôles, tous plus différents les uns des autres, brillant à chaque fois alors qu’elle n’a que 22 ans. Néanmoins je ne suis pas sure qu’il soit complètement mérité car je ne l’ai pas toujours trouvé très naturelle, la scène du bar quand elle fait une crise était impressionnante mais il était flagrant qu’elle jouait un rôle. Et ça, ça me gêne légèrement.

Les seconds rôles, je les ai trouvé tous décapants, absolument fabuleux. Du couple composé de Robert de Niro et Jacki Weaver, très réaliste, au pote de Bradley Cooper, et sa femme jouée par Julia Stiles, géniaux aussi. Le gros + du film, ce casting secondaire.

Anna Karenina, de Joe Wright

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★★★★☆

J’adore Joe Wright et j’adore ses films. J’aime beaucoup Keira Knightley et je suis la première dire que ses meilleurs rôles sont ceux « d’époque », que les robes victoriennes et compagnie ne lui vont comme à personne d’autres, et je dirais même que ceux sont les seuls rôles dans lesquels elle me convainc vraiment. Elle est à chaque fois divine, et sous la caméra de Joe Wright, c’est encore meilleur. Avec ce Anna Karenina, c’est encore la même chose.

Le film a beaucoup été critiqué mais moi j’ai adoré. D’ailleurs, je serais bien incapable de dire pourquoi il a été critiqué, car je ne lui trouve qu’un maximum de qualité. Peut-être que la réalisation est trop active, trop hyperactive même, peut-être que cette mise en scène théâtrale était de trop, ou alors simplement trop originale, mais justement c’est ça que j’ai aimé. Joe Wright nous bouscule et il se bouscule en même temps. Car quand on compare aux sublime et délicat Orgueil & Préjugés, il y une très grosse différence, même si j’ai quand même préféré ce dernier. On découvre néanmoins que Joe Wright a plusieurs flèches à son arcs. Et ce n’est pas raté.

Le casting est un sans faute. Keira Knightley nous fait du Keira Knightley mais du bon Keira Knightley, pas du Last Night ou London Boulvard, dans lesquels ses mimiques m’ont insupporté. Ici, on retrouve la Keira qui a joué dans dans Orgueil & Préjugés, avec sa sensibilité et sa délicatesse, mais elle est plus audacieuse, plus femme. Le casting est chorale, les acteurs sont tous divins, campant parfaitement son rôle. Et je pense qu’il faut signaler Jude Law qui se transforme, qui nous bouscule lui-aussi, grâce à sa prestation (la meilleure du film ? de sa carrière ?) mais aussi par son changement physique, nous habitué au beau dandy anglais qui nous fascine.