[Cinéma] 3 metros sobre el cielo, de Fernando González Molina

 

★★★☆☆

Bon, avant de vous expliquez toutes les péripéties par lesquelles je suis passée pour voir ce film et le comprendre, je vais vous raconter l’histoire. Elle n’est pas compliquée, au contraire. On a eu droit à quelque chose de similaire cette année en France : Ma première fois. A l’exception que le héros est encore plus dangereux et excessif (c’est pour dire, Zach avait quand même giflé son proviseur dans le film français). Mais à par le côté encore plus noir du héros, c’est à peu de choses près la même chose. On a une fille de riche qui étudie dans une école de riche, qui a une mère plus qu’agaçante, vieux jeu et insupportable mais qui finit quand même par consoler l’héroïne, et le papa plus docile, qui finira par apprécier le garçon et voir ce qui est bon en lui. Dire qu’excepté cela, les deux films ne sont pas similaires serait mentir, mais les héros sont sombres et dangereux tous deux, mais se démarquent fortement l’un de l’autre. Hugo étant peut-être plus violent, et Zach, sombre. Et ils un passé, une psychologie, et on a même droit aux explications de leur mal-être, plus précises et consistantes pour le cas d’Hugo.

Donc, il fallait à tout prix que je vois ce film. Pourquoi ? Parce que j’ai vu des images magnifiques sur tumblr, que j’ai lu le synopsis, que ça m’a emballé, que j’ai eu une envie profonde de lire le livre de Federico Moccia, dont est adapté ce film, etc… Et étant donné que je suis assez mauvaise en espagnol, il n’était absolument pas question que je me lance dans un visionnage sans sous-titre. Sauf qu’évidemment, aucune vidéo trouvable avec sous-titres incrustés. Il a donc fallu que je me débrouille comme une grande. Et le bonheur quand j’y suis finalement arrivée, quand j’ai finalement pu cliquer sur la touche « lecture ».

Et donc quoi ? Déçue ? Conquise à fond ? Moyen tout ça ? Franchement, dire que j’ai été déçue serait encore une fois franchement mentir ! Pourtant dire que j’ai eu ce que je m’attendais à voir serait dire des bêtises aussi. Le film est bourré de clichés (la première fois, bagarre, rivalité entre la pouffe et la fille de bonne famille, les parents soit inutiles soit surprotecteur et tyrannique) mais quand c’est bien fait, que c’est bien interprété et quand l’alchimie est plus que présente, je dis toujours oui. Le problème, c’est que malgré le caractère de H qui aurait pu donner l’opportunité de rendre n’importe quelles scènes intenses, et elles le sont quasiment toutes, le film dure peut-être trop longtemps pour vraiment en profiter, pour ressortir du film avec une véritable impression d’intensité en nous. Pour sortir du film chamboulé. Ou si, on en sort ainsi car les 20 dernières minutes ne sont qu’intensité. Il n’y a pas une seconde de répit. C’est triste, atroce, on pleure. Et ça en fait oublier les 1h40 qui les ont précédées, et qui étaient magiques elles aussi, mais peut-être pas assez remarquable. Néanmoins, ce détail est compensé par les personnages qui eux sont toujours intenses, géniaux.

H est brutal. C’est le type de personnage qu’on adore. C’est LE personnage que j’attendais de voir depuis longtemps au cinéma. Violent de bout en bout. Qui n’arrive pas à s’arrêter de l’être, qui même l’amour ne sauve pas. L’amour le calme, mais il finit toujours par frapper à nouveau, et la décision finale de Babi est tellement légitime, tellement compréhensible qu’on ne peut pas en vouloir à l’héroïne de laisser H. Elle est humaine. Elle l’a aimé, adoré même. Elle était prête à sacrifier beaucoup pour lui, à aucun moment elle n’a fait preuve de lâcheté et lui a souvent pardonné, mais elle finit par se rendre compte – après la tragédie finale, dans une séquence atroce – que le monde de H n’est pas le sien, qu’elle n’est tout simplement pas prête à vivre à un tel paroxysme de danger. L’accident de Pollo et Katina l’aura traumatisé. Et la réaction – violente encore – de Hugo, puis son geste final, auront fini de « l’achever », de lui faire ouvrir les yeux et de lui faire prendre une décision, une fois pour toute. Alors oui, c’était franchement pas le moment, ce qu’elle dit à H est atroce, mais je pense qu’il est plus que facile de comprendre son choix.

Et puis il y a les personnages secondaires. Tous absolument géniaux. J’ai vraiment adoré Katina et Pollo. La fin était véritablement atroce pour eux. Ils étaient le contraire de H et Babi, ils se sont vu, sont tombés amoureux. Ils finiront néanmoins séparés eux aussi. Pourtant aucun des deux ne méritaient. Marina Salas est une véritable graine de talent, sa dernière scène avec H est d’une émotion forte, portée par beaucoup de talent. La petite soeur de Babi et le frère de H (encore une fois, une similitude: dans MPF, Zach vit chez sa soeur, ici H vit chez son frère) sont de bons personnages aussi, des personnages réalistes finalement. Les trois parents ont cependant eu tendance à m’agacer. On voit peu le père de H, mais heureusement. La mère de Babi était en tout point insupportable, dépassant même le but du rôle. Et le père, et bien je sais pas, ce n’est pas passé. J’ai eu du mal à croire à cette sympathie pour H sortie d’une invitation dans un bar de 30 secondes.

Les acteurs sont plutôt bons, ils m’ont convaincu. Mario Casas aurait apparemment surjoué tout le long du film – c’est ce que j’ai lu de partout – mais je n’ai pas vraiment trouvé, au contraire, je l’ai trouvé plutôt juste et il a un véritable charme qui transcenderait n’importe quelles jeunes filles en fleur – dont moi. Maria Valverde est magnifique, rayonne, brille, est pleine d’innocence, et est parfaite dans son rôle. Marina Salas et Alvaro Cervantes forment un duo plus que convaincants, ils sont fun, mignons et émouvants. Que demande le peuple ? Bref, bonne distribution principale, aidée par de bons acteurs secondaires. Et je dois dire que la réalisation m’a beaucoup plu aussi, elle est léchée, les couleurs sont belles, alternant les scènes douces et violentes – séquences à la plage magnifiques visuellement, celle des courses de moto transcendantes.

3 Metros sobre el cielo m’a donc beaucoup plu, malgré certains petits bémols. Les personnages sont intéressants et attachants, H en tête. Et Fernando Gonzales Molina arrive parfaitement à rendre une histoire clichée à la base, émouvante et innovante. Donc, il ne me reste plus qu’à lire ce livre, ainsi que sa suite, et revoir et revoir, encore et encore, ce film.

[Roman] L’amour dure trois ans, Frederic Beigbeder

★★★☆☆

J’aurais pu et j’aurais du continuer mes livres en cours, après tout, en 8h, j’en avais largement l’occasion. 8h de train, ce n’est pas rien. Surtout quand il est impossible de s’y endormir, qu’on a pas grand chose à manger et que l’ennuie commence à montrer le bout de son nez. Les 8h de train, ouais, on les sent passer. Alors, je l’avais emporté avec moi dans mon gros sac, mes deux lectures en cours (GOT et Amore 14), mais c’est à peine si j’ai lu deux pages durant le trajet pour aller au camping où j’ai séjourné durant une semaine. En revenant, je me suis entêtée, et j’ai remis ces deux livres dans mon sac, histoire de le rendre encore plus lourd. Et comme j’aime bien les petites « presses » de gare que je trouve très mignonnes et sympathiques (ouais, allez savoir pourquoi), je me suis arrêtée à la première que j’ai vu, prête à dépenser de l’argent dans les Grazia, Glamour, Be, Studio Cine Live, Closer et Public. Sauf qu’il y avait une petite rangée bouquin, comme dans toutes les presses de gare me direz-vous, plus sympathique que la moyenne (le dernier 4 filles et un Jean par exemple, mais aussi les premiers, plus Un jour de David Nicholls etc..) et je suis tombée sur L’Amour Dure Trois Ans. Il m’a semblé assez court, faisable en 8 heures, et il avait l’air intéressant. Alors, c’était parti, 5€95, 3 arrêts, un panini aux 3 fromages, 8h de train, plus tard, j’avais fini le roman de Frederic Beigbeder. Et j’en sors plutôt conquise mais perplexe.

Je connaissais l’homme uniquement grâce à ses critiques cinématographiques dans Le Cercle sur Canal +, et grâce au succès du film éponyme qu’il a lui-même réalisé. J’ai d’ailleurs beaucoup de mal à imaginer l’animateur du Cercle écrire ce livre relatant sa vie. Et c’est certainement l’une des raisons pour lesquelles je suis perplexe face à ce livre. Mais il faut aussi dire que l’auteur a un très bon style, c’est assez flagrant. Il écrit des phrases pertinentes, qui percutent de plein fouet le lecteur,  et il y a des figures de styles (oxymores, répétitions, allitérations, comparaisons etc…) à tire-larigot, ce qui donne une impression de « trop », d’un souhait d’un bien écrire. Comme si l’auteur s’oblige à bien écrire, comme si ce n’était pas inné. Certes, n’est pas Baudelaire ou Hugo qui veut, mais ce n’est pas pour autant qu’il ne faut pas être soit, et écrire d’une manière peut-être moins esthétique, mais tout aussi puissante. Surtout qu’on passe d’un langage plutôt cru, vulgaire à des phrases très poétiques. Néanmoins c’est sans doute fait dans un but précis, créant ainsi un véritable décalage, rendant le protagoniste toujours plus complexe et paradoxale. Marc Marronnier est tellement complexe, qui n’est jamais détestable. Il est agaçant, égoïste parfois, véritablement égocentrique, mais totalement humain. On compatit toujours à sa souffrance, sa solitude, son incompréhension, son impuissance aussi. C’est un homme qui réfléchit trop, qui est triste et déçu par la vie, par l’amour. Et il se met en tête que l’amour ne dure que 3 ans. Première année de passion, deuxième année de tendresse, troisième année d’ennuie. C’est triste à dire. C’est difficile à comprendre. Et quasiment tout au long du livre, le héros – et donc l’auteur – veut essayer de nous faire accepter, ainsi qu’à lui-même, sans jamais y arriver finalement, que cet Amour tant recherché est éphémère, et qu’il ne dure pas plus que 3 ans. Mais voilà, il retombe amoureux. Et c’est encore plus douloureux, parce que l’objet de son désir, de son amour, est marié. Ils sont amants, puis il divorce, l’attend, devient L’amant, l’attend toujours, déprime, pleure, l’aime, la veut, et elle finira par être divorcer à son tour.

On ne saura jamais si l’amour d’Alice et de Marc durera plus que trois ans. On ne saura jamais si toute la thèse exposée dans ce roman est véritable. Mais ce n’est pas grave. Car ce qui est beau dans ce roman, ce que j’ai véritablement aimé, c’est le message. Peu importe si l’amour fait mal, si l’amour se termine au bout de 2, 3, 7, 10, 20, 50 ans, si l’amour ne se définit que par la fidélité, le mariage ou la passion, si l’amour déçoit. L’important, c’est d’aimer. Alors peut-être que j’ai mal compris, mais c’est vraiment le message que je retire de ce roman. Un roman que j’ai vraiment apprécié, grâce à un style délicat, mais utilisant paradoxalement un vocabulaire souvent vulgaire, grâce à un personnage tout ce qu’il y a de plus humain et émouvant, et des idées passionnantes, qui ne cesseront jamais d’intéresser tant elles sont universelles (qu’est-ce l’amour ? le mariage est-il le début de la fin ? l’adultère est-il vraiment impardonnable ? l’homme qui trompe est-il vraiment qu’un salop ?). J’ai trouvé le style fait d’un peu trop de fioritures, pourtant, j’ai été incapable de m’arrêter de lire ce roman passionnant, facile à lire grâce à des chapitres courts et explicites.

De cinéma en livre, l’article de bienvenue !

Il y a quelques temps (le 17 juin), j’ai ouvert sériesdocéane, un blog où je donne mes avis sur les séries que j’aime, j’adore ou bien qui me déçoivent. Etant plus qu’enchantée par cette plateforme, j’ai décidé d’en créer un nouveau consacré au cinéma, ma seconde passion, et à la littérature, ma troisième passion. Donc, nous voici sur De Cinéma En Livres (j’ai un véritable problème pour les noms).

Et donc bien sur, n’hésitez pas à donner vos avis, à me conseiller des livres, des films etc… Bonne visite !